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7 novembre 2012 3 07 /11 /novembre /2012 15:33

Ma rencontre avec Franz Bartelt se démarque quelque peu des autres. De celles que j’ai décrites jusqu’ici. La plupart du temps, on lit un écrivain parce que quelqu’un vous le conseille, parce que vous en avez entendu parler dans les journaux, vous avez lu des articles ou des chroniques sur le net… Mais, pour Franz Bartelt, comme je l’ai déjà dit, il s’agit d’un écrivain plutôt discret, menant son bonhomme de chemin dans son coin. Pas caché, mais n’ayant pas de propension à se mettre en avant, ne s’épanouissant que, ou avant tout, dans l’écriture. C’est également un écrivain de contact mais qui aime avant tout lire sa prose, mettre en avant son travail d’artisan… Ce qui compte avant tout chez un écrivain, c’est effectivement ce qu’il nous écrit.

 

Pour Franz Bartelt, ça s’est passé pour moi en deux temps… Je ne l’aurais pas lu, ou beaucoup plus tard, si je n’avais pas migré, déménagé vers la frontière belge, si je n’avais posé mes valises en terre ardennaise. La librairie de la ville où j’ai atterri mettait en avant cet auteur, ses livres, parus pour un grand nombre d’entre eux chez le prestigieux éditeur Gallimard. Moi qui me targuais d’en connaître pas mal sur les romanciers contemporains, les français tout particulièrement, ceux dont on parlait, voilà que je découvrais qu’on pouvait être édité par la grande maison d’édition sans pour autant être mis en avant par tous les médias du pays. Pas vraiment une découverte, en fait, juste une constatation, une confirmation… Et, pendant quelques temps, je me suis dit que si on n’en parlait pas tant que ça, c’était sûrement pour une bonne raison. Etait-il nécessaire de faire l’effort de lire le livre d’un auteur dont personne ne parlait ? Je risquais de faire comme tout le monde, ou ce que je m’imaginais que tout le monde avait fait, c’est-à-dire m’en détourner et passer à autre chose. Bon, d’un autre côté, il y avait ce vieil adage qui dit que pour vivre heureux il faut vivre caché… En effet, à quoi sert d’être connu, trop reconnu, quand avoir un éditeur de qualité, un cercle de lecteurs sûrement comblés, peut suffire.

Etre mis en avant par un libraire ressemble à une confirmation de la confiance qu’a en vous votre éditeur, après tout.

Et puis, outre la collection blanche, il y avait ce roman parut dans la “série noire” qui s’approchait de mes lectures du moment. De cette tocade pour un genre trop mésestimé, comme Bartelt après tout… Pas de suspens, si j’en parle aujourd’hui, c’est que j’ai franchi le cap, j’ai acheté puis ouvert ses romans. Et j’ai aimé.

 

J’ai aimé et je me suis dit que je pouvais peut-être aller plus loin, de manière sans doute prétentieuse, je me suis dit que cet auteur méritait de sortir des Ardennes pour être lu ailleurs. Mais pour être lu ailleurs, il fallait qu’il soit mis en avant ailleurs… Je ne me le suis pas dit tout seul bien sûr.

Il se trouve que j’écrivais alors quelques chroniques pour Pol’Art Noir, le site de Patrick Galmel, celui qui vient d’être mis en veille, et que l’objet de ce site était justement, entre autre, de mettre en avant des auteurs dont on ne parlait pas suffisamment. De donner sa place à un genre et à des auteurs trop souvent mis de côté… Franz Bartelt me paraissait entrer dans cette catégorie, pour ne pas dire dans ces catégories. J’ai donc fait une chose que je n’ai pas refaite depuis… je l’ai contacté.

Je sais ! Un coup de folie, un acte inconsidéré ! Je ne sais pas ce qui m’a pris. Alors que j’ai une relation plutôt personnelle, individuelle, avec les livres, voilà que j’allais voir l’un de ceux qui se trouvent à l’autre bout de la chaîne, au tout début, cette chaîne qui amène jusque dans mon salon les pages que j’aime tourner…

Au final, je ne prenais pas un si grand risque que ça. Un inconnu, sans aucune référence, qui propose à un auteur de le rencontrer pour échanger sur son œuvre, ne doit s’attendre qu’à une chose, le refus ou la non réponse… Et je n’ai eu aucun des deux. Merci à Pol’Art Noir et à son fondateur !

Mon idée de le contacter avait aussi été provoquée par le fait que je n’habite pas loin de chez lui, nous pourrions donc nous rencontrer dans un lieu neutre, un café ou autre… Ce fut “autre” puisqu’il m’a convié à venir lui rendre visite ! C’est un auteur disponible. Qui ne tient pas à se déplacer outre mesure mais disponible. Rendez-vous fut pris, nous étions au début de l’été…

Je suis parti en avance pour être sûr de ne pas le faire attendre, j’avais auparavant reconnu l’itinéraire quasiment de visu, sur Internet. Et j’ai quand même réussi à avoir toute les peines du monde à trouver sa rue, puis son numéro dans cette rue… L’émotion ? Non, je ne pense pas, juste l’angoisse de sonner à la mauvaise porte.

Quand j’ai trouvé la bonne, j’ai encore réussi à ne pas savoir manier la sonnette, une de ces sonnettes qu’il suffit de tirer, à laquelle j’ai pensé dernièrement en lisant les premières lignes du roman de Gaboriau, La corde au coup.

Bref, je ne sais pas l’image que j’ai renvoyée à Franz Bartelt mais il a eu l’extrême amabilité de ne pas s’y attarder et de me permettre de l’écouter pendant une paire d’heures…

La retranscription de notre entretien m’a ensuite pris du temps. Je lui ai proposé un résultat qu’il a bien voulu corriger, amender et cet entretien maintenant en ligne sur le site de Patrick Galmel est une petite fierté pour moi.

 

Une petite fierté que je savoure à sa juste valeur.

J’ai rencontré d’autres écrivains lors de salons ou autre, j’ai apprécié et j’apprécie encore les échanges que nous avons pu avoir alors, toujours trop courts (je pense à Stéphane Lefebvre ou Paul Colize, par exemple), trop peu nombreux ; avant tout parce que je suis casanier. Pour ce qui est de Franz Bartelt, je savoure toujours autant ses romans et autres nouvelles. Il m’a permis de m’enrichir, de voir l’artiste au travail, les questions qu’il se pose, le labeur qu’il s’impose… Et c’est son travail, justement, que je ne vais pas tarder à mettre en avant. En attendant, vous pouvez toujours lire ou relire ce qu’a donné notre échange, c’est juste .

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2 novembre 2012 5 02 /11 /novembre /2012 08:16

Franz Bartelt est un auteur discret. Un auteur qui semble avoir refusé de passer son temps dans la petite lucarne. Il apparaît toutefois dans une autre lucarne, plus récente. Un bon biais pour une première approche…

 

Pour mieux le connaître, quoi de mieux que de lire l’un ou l’autre des portraits qui lui sont consacrés sur la toile ?

Pourquoi ne pas commencer avec l’article signé de Paul Mathieu, paru dans la revue Traversée d’automne 2008 et lisible sur le site Une vie, un poète ? Il y a également l’inévitable encyclopédie collaborative en ligne qui propose une présentation rapide, présentant l’avantage d’être rapidement lue. Shana a posté en 2010 un autre portrait de l’écrivain, sur le site Au cœur des mots. Et je terminerai cette première salve d’énumération de textes par ce site qui vient d’annoncer son arrêt et que j’ai l’habitude de citer, Pol’Art Noir, et pour cause. Ça n’est pas très modeste mais le portrait n’est pas signé du maître des lieux, Patrick Galmel, mais de votre humble serviteur (ça fait encore moins modeste mais bon).

Mieux que les portraits de l’auteur qui survolent son travail et sa vie, et quand on veut parler de l’œuvre de l’écrivain, il y a des recueils de chroniques, comme celles que nous offre le site C’est mots-là, c’est Mollat. Il y a les rencontres, comme celle qui a eu lieu à la médiathèque de l’Ic à Pordic en mars 2012. Ou encore celle qui a eu lieu près de Reims, avec des élèves, en avril 2012.

Comme rencontre, les entretiens peuvent également être des sources permettant de mieux connaître un bonhomme et ce qu’il écrit, ce qu’il pense de son métier… Bien que très peu en vue sur les médias nationaux, Bartelt a tout de même eu les honneurs de France 3 et de l’émission d’Olivier Barrot, désormais visible grâce à l’INA. Il a également eu l’honneur d’être évoqué par Philippe Jaenada lors d’un entretien accordé à France TV et à Dominique Antoine qui, par ces réactions, semble confirmer que Bartelt n’est pas encore connu de certains parisiens. Outre les entretiens filmés, il y a les entretiens écrits. En voici quatre, l’un d’un écrivain, Marc Villard, devenu depuis son éditeur, l’autre accordé à Véronique Blin pour Intercineth, le suivant accordé à E. Borgers sur son site Polar Noir et le dernier qu’il avait eu la grande amabilité de m’accorder pour le site Pol’Art Noir.

 

Enfin pour approcher son œuvre, quoi de mieux que de lire sa prose et c’est ce que nous propose Sophie sur son blog, Les grigris de Sophie, ou, de nouveau, Polar Noir, avec Cœur de flic.

 

Je reviens bientôt sur ma rencontre avec cet auteur avant de vous parler de ses bouquins, c’est pour ça qu’on est là, non ?

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